Mutations sociétales et transformations numériques
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« Connecting the dots » : la leçon de Steve Jobs pour trouver son sens

Cette vidéo étant partout, ceux qui ne la connaissaient pas n’auront pas manqué d’occasions de la découvrir ces derniers jours ! Discours fait par Steve Jobs lors de la remise des diplômes aux étudiants de Stanford en 2005, vous en trouverez des retranscriptions textuelles ici en anglais, ou là en français.

Hormis beaucoup de citations et d’éloges convenus, j’ai vu peu d’analyses de son texte dont la structure et les principes sont pourtant intéressants, ni hasard ni simple biographie, mais plutôt « dessin ». Notamment de la première partie : « The first story is about connecting the dots. » (NB My second story is about love and loss ; My third story is about death.)

Connecting the dots.

Again, you can’t connect the dots looking forward; you can only connect them looking backwards. So you have to trust that the dots will somehow connect in your future. You have to trust in something — your gut, destiny, life, karma, whatever. This approach has never let me down, and it has made all the difference in my life.

Steve Jobs, discours à Stanford (2005)

Ce qu’explique très bien Steve Jobs est iconoclaste, pour ne pas dire irrationnel. Précisément le presque opposé de ce qui est délivré à ces étudiants dans les universités : formés dans une aire de disciplines délimitée, contenant un socle de fondamentaux hautement structuré, pour poser les bases solidement élaborées d’un futur bien tracé…
… Et qui, souvent, ne manqueront donc pas de réussir pleinement une carrière… privée de créativité et spiritualité.

Guidés par le cartésianisme occidental et les modes de pensée d’une société fortement industrialisée, où tout a été normé ; pour peu que nous percevions un peu les lignes et mouvements qui en se croisant en dessinent le futur, nous avons tendance à ne vouloir chevaucher que l’un d’eux et à nous appuyer sur une projection linéaire de nos parcours de vie.

Or Steve Jobs explique au contraire ici :

  • qu’il n’a été maître ni des multiples aléas de sa jeune vie, ni des effets du « hasard » nés des mouvements de son coeur – parce qu’il a cru en eux -. Notamment en… la calligraphie (!)
  • que ce n’est pas par anticipation – projection que l’on peut relier ces points, dispersés, hétérogènes et dénués de sens.
  • qu’est déterminante la foi dans le fait qu’ils se relieront, la conviction que l’on suit bien son chemin de vie (et non celui d’un autre).
  • qu’avec le recul apparaît avec une absolue clarté, le fait qu’ils étaient bel et bien reliés (le dessin). Ils ont fait sens (dessein).

Je partage et pense cette observation absolument essentielle. Il y a des hasards dans notre vie, que nous ne comprenons que 10 ans après. Des changements intervenus, comme des sauts quantiques. Ils feront pourtant bien partie de « notre construction« , notre voie : pour peu que, face à eux, vous soyez resté en congruence, aligné, à vous-même.

Ces deux phrases en particulier « You’re already naked, there’s no reason not to follow your heart » et « You’re time is limited so don’t waste it living someone else’s life » essaient de nous prémunir contre toutes les (bonnes et très rationnelles) raisons de trop nous en écarter, et nous retrancher dans une vision trop linéaire, nous reposer sur un tracé trop extérieur, trop réducteur, de la vie.

La notion de « garder son centre » parlera aux pratiquants d’aïkido : elle est très exactement le sens que Jobs y donne. L’idée que le geste est la création, à beaucoup de créatifs, artistes, artisans, écrivains… Le geste est « connecté » : il contient le sens.


C’est cet auto-alignement qui constitue l’essence du parcours de vie : un beau geste, un travail bien fait, un centre bien conservé, relient les points et en découvrent le sens même 20 ans après. Soyez vous.


Calligraphy by kateinoregon on Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

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